L'épisiotomie ne remplit pas son contrat
Au vu des dernières informations médicales et nombreuses, c'est un geste douloureux, violent et irrémédiable sans aucune justification scientifique ; Elle provoque des déchirures du 2e et 3e degré (qu'elle ne prévient pas lors de l'accouchement ! il est important de tuer ce mythe en 2003), des fistules vagino-anales, des incontinences urinaires et fécales, une perte sanguine supérieure à la césarienne !, cicatrice douloureuse et pendant de longues années (traitées à coup de thérapies par des médecins peu scrupuleux) qui doit être "reprise" pour de nombreuses femmes ; Elle altère le schéma corporel, provoque honte et culpabilité (imaginez que quotidiennement une femme qui veut aller à la selle doive mettre un doigt dans son vagin pour orienter la selle qui se coince dans le cul-de-sac d'une fistule) ; Elle aggrave les hémorroïdes en modifiant la circulation locale (surtout la lymphe) et crée des oedèmes ; La vie sexuelle de la femme coupée ne sera plus jamais pareil et ses sensations et plaisir pourront être réduits ; Beaucoup de femmes souffrent de dyspareunies.
L'épisiotomie en chiffres
Inutile et dangereux, ce geste n'est pas à la hauteur de ses ambitions, mais continue malgré tout d'être pratiqué dans des proportions affolantes : France 60%, Allemagne 50%, Royaume-Uni 13% ; Suède : 6% ; Recommandation OMS pas plus de 20% (Source : Pour une naissance à visage humain, Claude Didierjean-Jouveau. Ed. Jouvence, 2000). En France selon les établissements, on peut constater des chiffres allants de 35 à 95% ! L'enquête nationale périnatale de 1998 (accessible sur le site http://www.sante.gouv.fr/) précise que 71,3% de primipares subissent une épisiotomie !
Pour les femmes primipares ayant subi des épisiotomies, après un mois 91% avaient des douleurs pendant le coït, après deux mois 59%, après trois mois 33%, après quatre mois 18%, après cinq mois 15%. Après un an, 1% de dyspareunies. [...] Les épisiotomies n'ont pas empêché les déchirures vaginales (Abraham S. et al. Recovery after childbirth: a preliminary prospective study. Med. J. Aust. 1990, 152(1), p. 9-12)
L'épisiotomie continue d'être justifiée...
Les exciseuses africaines sont bien convaincues qu'elles font quelque chose de nécessaire : quand on vient leur dire que ce qu'elles font est un crime, elles le prennent mal. Mais, elles au moins n'ont pas appris dans des écoles et des universités reconnues à poser leur geste criminel (Stéphanie St Amant, doctorante en sémiologie). Il faut savoir qu'à profondeur égale, une déchirure se répare mieux qu'une coupure. C'est pourquoi, aujourd'hui, on pratique la césarienne en déchirant les tissus plutôt que de réaliser une entaille importante.
L'épisiotomie est une mutilation sexuelle
Au vu des effets iatrogènes que ce geste entraîne, il n'y a pas d'autres termes : c'est une mutilation sexuelle ! En 1996, l'Organisation mondiale de la santé a jugé nécessaire de donner une définition approfondie et large pouvant regrouper les différentes sortes de mutilations. C'est ainsi que les mutilations génitales féminines ont été définies comme : toutes interventions incluant l'ablation partielle ou totale des organes génitaux externes féminins, et/ou toute intervention pratiquée sur les organes génitaux féminins pour une raison non médicale (définition de l'O.M.S.)
L'épisiotomie c'est pas du cinéma...
Le médecin met volontiers la personne "bébé" en avant pour couper. Déjà, la position imposée favorise la compression des gros vaisseaux, donc une tendance à la bradichardie foetale. Si le bébé ne réagit pas, il est possible d'augmenter le débit de Syntocinon, de faire pousser la femme sans arrêt, voir de lui appuyer sur le ventre... Le monitoring finit alors par montrer une décélération, et le médecin, royal, peut sortir ses ciseaux pour "sauver" le bébé. Ce n'est plus seulement une histoire de femme, c'est une histoire de bébé ! Mais il ne faut pas se tromper : c'est à la femme de décider (en toute connaissance de cause), et non au praticien, qui se doit de son côté d'exposer les risques et bénéfices de l'intervention. Si une femme est informée suffisamment, elle devrait insister sur les questions de liberté de posture et de mouvement, à titre préventif pour les problèmes que l'épisiotomie prétend résoudre...
L'épisiotomie c'est l'apothéose !
Les causes principales de la souffrance foetale et des déchirures du périnée sont l'imposition aux femmes d'une posture d'accouchement et l'utilisation d'ocytocines pour accélérer le travail. La péridurale ne fait qu'aggraver les choses. Les poussées involontaires sont alors remplacées par des poussées dirigées. Toutes ces pratiques contraires à la physiologie induisent une tendance à la bradichardie foetale et mettent en danger le plancher pelvien. Pour approfondir ce sujet de la poussée volontaire/involontaire, vous pouvez cliquer sur ce lien.
L'épisiotomie ? je change de position !
Chaque année depuis 1977, les Mises à jour en gynécologie et obstétrique sont le recueil des communications aux Journées nationales du Collège. En 1998, les MISES A JOUR, TOME XXII, évoquent les positions maternelles pour l'accouchement (p.331). Le Collège National des Gynécologues Obstétriciens Français l'a mis en ligne sur son site www.cngof.fr (source). Par C. Lucas, C. Racinet (Grenoble).
1. La médicalisation de l'accouchement s'est accompagnée de l'adoption de la position horizontale lors de l'expulsion foetale. Il paraît utile de s'interroger sur la mécanique obstétricale entraînée par cette position maternelle et ses conséquences maternelle et foetale. D'autres positions existent qui semblent améliorer la qualité subjective de l'expulsion. 2. Les diverses positions se classent en : Positions verticales (assise, accroupie, debout et agenouillée) & Positions horizontales (lithotomie, décubitus latéral, position ventrale). 3. Conséquences anatomo-physiologiques des positions : La position horizontale associe différentes composantes qui expliquent un manque de confort et une progression plus lente du travail ; La compression aorto-cave peut également favoriser la souffrance foetale et l'hémorragie per partum ; Parmi les positions verticales, la position accroupie favorise au mieux la progression foetale. 4. L'analyse de la littérature récente (méta-analyses de Venditelli) recense 19 essais randomisés comparant position horizontale et autres positions. Elle montre un taux plus faible de souffrances foetales, de dépressions néo-natales, de déchirures du périnée, une tendance à la baisse des extractions instrumentales, mais une tendance à l'augmentation des hémorragies de la délivrance. Il paraît possible de conseiller largement les positions verticales lors de l'expulsion, tout en étant vigilant sur le risque hémorragique. [ndlr : il serait manifestement intéressant de connaître le contexte plus large que la position durant l'accouchement : perfusion (avec ou sans ocytocine), attitude du personnel soignant (poussée dirigée, par exemple), nombre de touchers vaginaux, politique pour la surveillance cardio-tocographique, etc.]
L'épisiotomie, les femmes n'en veulent plus...
Il faut se dégager des croyances conventionnelles en la nocivité de la prolongation de la seconde phase du travail et de l'étirement du périnée. L'épisiotomie (de routine) n'a plus lieu d'être pratiquée. Les facteurs susceptibles d'empêcher les médecins de pratiquer l'obstétrique en tenant compte des données scientifiques comprennent les contraintes de temps, la peur de mal faire, le manque d'expérience de l'étirement progressif du périnée, et des habitudes de pratique interventionniste. Des changements de pratique peuvent être effectivement introduits sous la pression des usagers, sous l'influence des leaders d'opinion, et par le personnel d'encadrement des centres de formation (Much ado about a little cut : is episiotomy worthwhile ? Erica. Eason & Perle Feldman, Obstetrics & Gynecology, 95, 2000, p. 616-618)
L'épisiotomie associée aux forceps
Là aussi cette pratique est systématique (!). Refusez-là puisqu'il y a d'autres alternatives moins barbares. Dans le livre "Bien naître" (p. 123-124, Michel Odent) on peut lire : "Depuis 10 ans, nous n'avons pas rencontré une seule occasion d'utiliser le forceps. Pourquoi s'agit-il d'un instrument périmé ? Y. Malinas l'a magistralement expliqué en assimilant la mécanique obstétricale à l'étude des conditions du passage d'un oeuf à travers un anneau, et en soulignant l'importance du détroit moyen. Lorsqu'il se produit une "panne" après franchissement du détroit supérieur, après engagement, lorsqu'il se produit une "dystocie au détroit moyen", on se trouve en présence d'un défaut de rotation ; il suffit de comprendre que la rotation est liée à la flexion, que seules les têtes bien fléchies tournent. Il faut donc fléchir la tête. Comment fléchir la tête ? Certainement pas avec un forceps: que la prise soit symétrique, malaire, ou asymétrique, mastoidienne et frontale, elle se situe en avant de l'axe flexion-déflexion de la tête, et la force appliquée sur le tracteur tend à défléchir la tête... à moins que la solidarisation de la tête et des cuillers soit parfaite, grâce à une vis de réduction qui permet par la même occasion de diminuer le diamètre transverse... naissance sans violence?... Le défaut de flexion pourrait souvent être corrigé à la main. Y. Malinas a parfaitement décrit les modalités de cette correction manuelle qui est précédée par la mise en place d'une perfusion d'ocytociques : attendre la première contraction ; introduire la main à plat sur la tête foetale, de telle sorte que l'extrémité des doigts exerce une légère pression sur le front tandis que le pouce, à l'opposé, accroche le bord latéral du lambda (main droite si l'occiput est à droite et main gauche dans le cas contraire) ; refouler très doucement le front en demandant à la patiente de pousser une fois et amorcer la rotation à l'aide du pouce sur le bord de la suture lambdoide. En fait tout est facile lorsqu'on dispose d'une "ventouse", parfait instrument de flexion: aucun recours à la force; il suffit de savoir placer la ventouse au bon endroit et de diriger, et non pas de tirer, dans le bon sens; la coopération maternelle est entière ; il s'agit d'une aide discrète réservée à une minorité de cas particuliers, et non pas d'une "extraction instrumentale"."
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Osez dire NON... C'est votre droit !
L'épisiotomie présente des particularités juridiques tout en étant également contestée sur le plan médical. (...) Outre qu'elle ne saurait être infligée à une parturiente sans son accord éclairé, elle pourrait le cas échéant être l'objet de poursuites pénales. La qualification pouvant être retenue appelle des précisions. Il faut d'emblée signaler que si un nombre non négligeable de femmes perçoivent l'épisiotomie comme une mutilation, cette notion n'a pas de correspondance pénale pour ce type de cas. Tout d'abord, aucune qualification pénale ne vise principalement la mutilation. La mutilation ne constitue que la cause d'aggravation d'autres infractions. Elle s'analyse ainsi en un résultat (la privation permanente d'un organe ou d'une partie du corps) et non en un acte en tant que tel. Ainsi la mutilation est-elle par exemple une cause d'aggravation des tortures et actes de barbarie (l'art. 222-5 du C.P. prévoyant en pareil cas une peine de réclusion criminelle à temps de trente ans au lieu de la peine normale-ment encourue de quinze ans prévue à l'article 222-1 C.P.). En ce qui concerne l'épisiotomie, l'on pourrait ainsi songer à la qualification de violence, aggravée du fait d'une mutilation et faisant alors encourir une peine de dix années d'emprisonnement et 150 000 € d'amende (art. 222-9 C.P.). L'acte du médecin peut incontestablement être qualifié deviolence volontaire, spécialement dans le cas où la parturiente s'y oppose et où le geste n'est objectivement pas médicalement nécessaire (la permission de la loi justifiant la commission de l'infraction de violence, en présence d'une telle nécessité : art. 122-4 C.P. et, pour une illustration, à propos d'un transsexuel opéré, Cass. Crim. 30 mai 1991, Bull. Crim., n° 232 ; Dr. pénal. 1991, 255, obs. Véron ; Gaz. Pal., 1992, 1, 17 ; Rev. sc. crim. 1992, 74, obs. Levasseur). Reste à déterminer si l'épisiotomie peut être effectivement analysée comme une telle mutilation. Dès lors que l'épisiotomie consiste à couper une partie du corps et a des conséquences notamment au regard de la vie sexuelle de la patiente, il peut être retenu que la mutilation est constituée. Si aucun arrêt ne s'est prononcé directement sur cette question, il a été jugé dans une espèce voisine que constituait la circonstance aggravante de mutilation l'ablation du clitoris (Cass. Crim. 20 août 1983, Bull. Crim. n° 229 ; Cass. Crim. 9 mai 1990, Dr. pén. 1990, 291 ; Paris 10 juillet 1987 : D. 1987. IR. 197, Rev. sc. crim. 1989, 108, obs. Levasseur). Il faut noter que le consentement de la victime n'est pas, en soi, de nature à justifier un acte qui serait médicalement non nécessaire. Ainsi en a-t-il été décidé dans un arrêt du 6 février 2001 (Cass. Crim., Dr. pénal, 1991, n° 73). Dans cette espèce, la patiente avait consulté un chirurgien en vue de se faire retirer un kyste ovarien. Le chirurgien avait relevé dans son dossier qu'elle avait précédemment eu deuxembolies pulmonaires à l'occasion de deux précédentes grossesses. Il avait en conséquence proposé à la patiente une stérilisation tubaire afin de prévenir une récidive. La patiente avait refusé, mais le médecin était passé outre. S'en était suivi une dépression, laquelle avait entraîné une I.T.T. de neuf jours. Le chirurgien devait être poursuivi non sur le fondement, juridiquement plus exact de l'article 222-9, mais sur celui, infiniment plus favorable pour lui de l'article 222-11 du C.P. (violences volontaires ayant entraîné une I.T.T. de plus de huit jours, faisant encourir une peine de trois ans d'emprisonnement et 45 000 € d'amende). Bien que la sanction fût en l'espèce aussi légère (quinze jours d'emprisonnement avec sursis et 20 000 francs d'amende) que la qualification retenue, il fut noté que l'acte avait été accompli en l'absence de danger médical imminent et à défaut de consentement de la patiente (solution invalidée par la Cour de cassation, mais pour d'autres motifs, indifférents ici). Extrait du livre "Les droits des mères. La grossesse et l'accouchement". Sophie Gamelin-Lavois & Martine Herzog-Evans. Ed. L'Harmattan, Collection "Le droit au quotidien", Paris, 2003 (plus d'information sur ce livre).Sources : l'Alliance Francophone pour l'Accouchement Respecté.